Au château de la Vigne, à Ally, 150 m² sont dédiés à une collection de 4.000 modèles réduits
Créé en 1988 par Bruno et Philippe du Fayet de la Tour, le musée de la voiture miniature rassemble aujourd’hui quelque quatre mille pièces.
La passion pour les petites voitures, Bruno du Fayet de la Tour l’a découverte alors qu’il n’était qu’un enfant. « Nos parents nous ont offerts à mon frère et moi, chacun une Simca 5, se souvien-til. C’était en 1948 ». La première d’une longue série et, surtout, le début d’un irrésistible engouement.
« Par la suite, à chaque fois que l’on me donnait un cadeau, c’était une petite voiture » poursuit le châtelain. Pourtant, longtemps, ce qui prenait la tournure d’une véritable collection allait dormir sagement dans des cartons. Un musée dans un grenier du château En 1988, pourtant, les choses changent. Un grand grenier inutilisé est niché dans les anciens chemins de ronde du château. Un endroit particulièrement intéressant et qui avait, sans doute, la vocation d’abriter des objets de loisir. « Mon père adorait tout ce qui touchait aux chemins de fer, fait remarquer Bruno du Fayet de la Tour. Il avait installé un immense circuit de trains auquel, bien sûr nous n’avions pas droit de toucher ».
C’est précisément cet espace exceptionnel que les deux frères vont utiliser pour ébaucher leur projet, assistés par leur cousin, Gérard. Des transformations s’imposent, dont certaines restent dans leurs mémoires comme la pose d’une poutre de huit mètres de long, pesant quatre cents kilos. « Nous avons tout fait par nousmêmes, précise Philippe du Fayet de la Tour. Nous n’avions pas imaginé que cela serait un tel travail. » La motivation est pourtant là et, pendant des mois, les trois complices s’affairent, dès que leurs emplois du temps le permettent. Philippe se transforme en architecte pour concevoir des vitrines, en plexiglas, parfaitement étanches, tandis que Gérard se charge de toute la partie éclairage. La première vitrine est un clin d’oeil au passé puisqu’elle renferme les deux fameuses Simca 5. Bruno y ajoute des miniatures précieuses, des Dinky Toys, fabriquées par la marque Meccano de 1935 à 1980.
D’autres vitrines se remplissent rapidement et le châtelain s’amuse à classer ses autos par thèmes. « Mes goûts en matière de petites autos sont très éclectiques. » Ce qui donne, de fait, un aspect bigarré à l’exposition. Ici, une vitrine consacrée aux voitures présidentielles, là une autre dédiée à Tintin, plus loin les records en tous genres ou les voitures de course. Tout ce qui touche, de près ou de loin, aux belles mécaniques est présenté. 4.000 voitures, camions, jouets anciens et modèles réduits Au point que la place vient à manquer et que l’adjonction d’une mezzanine réalisée en 2003 est nécessaire.
Sous la charpente exceptionnelle du grenier, le musée prend de la hauteur et du volume, dans un espace étendu à 150 m² sur deux niveaux. Sept nouvelles vitrines sont visibles cette année et, grâce aux recherches constantes du châtelain, près de 4.000 véhicules sont à ce jour répertoriés, mêlant savamment voitures, camions, jouets anciens et modèles réduits. « Ces derniers ont, peu à peu, remplacé les jouets, constate Bruno du Fayet de la Tour. Les enfants ne jouent quasiment plus aux voitures, qui sont aujourd’hui, de vrais objets de collection. » Dans le somptueux décor du château de la Vigne, les visiteurs se pressent, chaque année, pour découvrir une exposition exceptionnelle de par son ampleur et sa rareté, en France et même en Europe.
Yveline DAVID